Comment et pourquoi devenir aidant ?
La durée de vie ne cesse de s’allonger, et de plus en plus, les Français aspirent à rester chez eux ou chez leurs proches... Cette tendance cadre plutôt bien avec la stratégie des pouvoirs publiques, qui encouragent le maintien à domicile. Pour autant rester chez soi à tout prix, lorsque l’on est âgé, malade ou en situation de handicap, sous-entend de se faire assister au quotidien... Et parfois, pour la famille ou les proches, c’est un véritable défi à relever ! Car devenir « aidant » c’est non seulement se doter d’une bonne dose d’abnégation, mais c’est aussi y consacrer du temps, de l’énergie, de l’empathie, et, bien sûr, du savoir-faire ...Bref il s’agit là, parfois, d’une occupation à temps partiel, voire même à temps plein, qui ne peut plus se satisfaire du bénévolat. C’est pour cette raison - et pour susciter les vocations - qu’un statut officiel « d’aidant familial » a vu le jour en décembre 2015. Faisons ensemble, le tour de ce qui a justifié – et surtout, de ce que permet - ce statut d’aidant.
Aidants : un besoin de plus en plus prégnant
Le rôle clé des proches aidants
Une maman en fauteuil roulant, un grand père en fin de vie, un petit frère polyhandicapé...Plus d’un tiers des Français se considèrent comme « aidants ». Et si le chiffre officiel qui les comptabilise est inférieur (environ 11 millions de personnes), c’est certainement car l’aidant, en plus de se dévouer corps et âme, cultive souvent la discrétion ; et ne le fait pas savoir... Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le besoin d’entraide va encore fortement s’accroitre du fait du vieillissement de la population : d’après ses projections, en 2060, ce sont 2,3 millions de personnes qui seront dépendantes (soit un chiffre qui aura été multiplié par deux depuis 2010). Toujours selon cette même étude, la principale cause de dépendance est l’âge (53 %), puis la maladie (45 %) et le handicap (34 %).
Que font exactement les aidants ?
D’après une étude menée en 2020 par Ipsos pour la Macif auprès de 2 306 aidants, près d’un quart d’entre eux, s’occupent seuls de leur(s) proche(s) en perte d’autonomie sans faire appel aux aides à domicile ou à des bénévoles. Les grands postes d’aide recensés sont :
- Une assistance pour les courses et/ ou à l’entretien du logement, pour 81%,
- Des sorties à l’extérieur pour 68 %,
- Une aide administrative ou aux prises de décisions, pour 60 %,
- Des soins de santé, d’hygiène, de toilette, etc., pour 55 %,
- Un soutien psychologique, pour 73%.
Être aidant... Un rôle parfois épuisant
Toujours selon la même étude, les aidant(e)s sont majoritairement des femmes (66%). La plupart du temps, elles conjuguent leur vie professionnelle, leur vie sociale, leur vie familiale... avec la lourde tâche que représente l’aide au proche en perte d’autonomie. Ces aidant(e)s les assistent dans leurs actes de la vie quotidienne, et font face, seul(e)s, aux soins, ainsi qu’aux complexités administratives... Une responsabilité aussi fatigante que chronophage qui, souvent finit par provoquer une impression d’isolement, ainsi qu’un état d’épuisement ou de surmenage (constaté chez 62 % des personnes interrogées).
Mais que font les pouvoirs publics... ?
Appréhender l’ampleur du problème
La situation difficile que vivent les aidants est de mieux en mieux reconnue par les pouvoirs publics. Une loi a ainsi été promulguée en 2015 ; « pour l’adaptation de la société au vieillissement ». Elle instaure notamment le statut de « proche aidant » et le « droit au répit ».
Soutenir la personne aidante
Cette loi a permis de considérer les aidants familiaux comme des salariés dès lors que la personne aidée est bénéficiaire de subventions spécifiques telles que l'allocation pour enfant handicapé, la prestation de compensation du handicap (PCH) ou l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). La personne dépendante devient donc « employeur particulier » auprès de l’URSSAF (inscription en ligne via le site du CESU), et salarie l’aidant familial. Pour formaliser l’embauche d’un aidant, un contrat de travail doit être rédigé, et une déclaration auprès des services sociaux effectuée. Le particulier employeur devra ensuite déclarer chaque mois, sur le site du CESU, le nombre d’heures effectuées et le salaire horaire net. À ce salaire net s’ajoutent des charges salariales et patronales prélevées par l’URSSAF sur le compte du particulier employeur. Attention, seuls les frères, les sœurs, les enfants, les neveux ou les nièces peuvent occuper le statut d’aidant familial salarié. Les époux, conjoints, concubins et partenaires de PACS ne peuvent pas se faire reconnaître comme aidants familiaux, car la loi stipule qu’ils se doivent assistance mutuelle, et il ne peut donc être question de rémunération entre eux. Il en va de même pour les parents d’un enfant handicapé. Le « droit au répit » permet par ailleurs à l’aidant de bénéficier d’un congé de travail (non rémunéré) d’une durée pouvant aller jusqu’à un an.
Former et valoriser les aidants...
Créée en 2003, l’Association Française des Aidants, milite pour la reconnaissance du rôle et de la place des aidants dans la société. Elle oriente et soutient les aidants au plan local, notamment via l’animation du Réseau national des Cafés des Aidants® et la mise en place d’Ateliers santé des Aidants. Elle développe des partenariats, participe à la construction d’outils pour mieux appréhender les attentes et les besoins des aidants, et assure une formation en ligne, composée de 6 modules accessible gratuitement. Le programme de cette formation est le suivant :
- Module 1 : Quand la maladie, le handicap ou la dépendance s'immisce dans la relation au proche,
- Module 2 : Être aidant : une posture, des besoins, des attentes et des limites,
- Module 3 : La relation au quotidien avec son proche,
- Module 4 : Trouver sa place avec un professionnel,
- Module 5 : Comment s'y prendre avec son proche pour les gestes de la vie quotidienne ?
- Module 6 : Comment concilier sa vie d'aidant avec sa vie personnelle et sociale ?
Par ailleurs, des formations certifiantes sont également dispensées par des professionnels du secteur médical tels que la Croix Rouge ou la Protection Civile, ainsi que par certaines associations françaises comme l’APF, le CRAIF ou encore France Alzheimer. Les aidants peuvent trouver des informations relatives à leurs droits à formation auprès des CLIC (Centre local d’information de coordination) ou des CCAS (Centre communal d’action sociale).
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